EDITO
Des raisons d’être confiants...
L’image est chargée d’espoir. Plus de 1.500 jeunes, filles et garçons, sensibilisés par petits groupes de dix personnes en salle ou moins de 50 personnes en milieu ouvert, sous forme de causeries éducatives, de théâtres ou d’analyse des photos, montrant divers impacts de la crise due à Boko Haram dans des zones réputées sensibles du département du Mayo-Sava. Nous sommes en mars 2020 dans les localités de Kolofata, Amchidé, Limani et Mémé. Après les deux autres départements (Logone-et-Chari et Mayo-Tsanaga) où des activités similaires ont été organisées, le projet « Jeunesse et Stabilisation pour la Paix et la Sécurité dans la région de l’Extrême-Nord » mène ici, l’une des activités les plus animées et les plus stratégiques de son portefeuille.
C’est une activité stratégique, parce qu’elle met en scène des « médiateurs et médiatrices pour la paix». Ce sont en fait des jeunes hommes et des femmes dont les capacités en matière de promotion de la paix ont été renforcées, quelques semaines plus tôt, par des sessions de formation encadrées par le Système des Nations unies, dans le contexte du projet que nous appuyons. Des activités animées et vivantes, parce qu’elles encouragent les rencontres des communautés, favorisent le partage d’expériences et multiplient les chances du vivre-ensemble dans un environnement où les attaques et tentatives d’enrôlement des jeunes par des groupes terroristes armés ont fini par semer le doute et la méfiance. Il est donc question, ici, d’utiliser la culture pour sensibiliser les populations sur la paix et la sécurité.
Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai point pour objectif de dresser le bilan, à mi-parcours, du projet « Jeunesse et Stabilisation pour la Paix et la Sécurité dans la région de l’Extrême-Nord». Mais je voudrais tout de même m’appuyer sur un tableau saisissant, pour dire combien il est important, pour l’Union européenne que je représente au Cameroun, de contribuer à des actions qui permettent de réduire le nombre de jeunes exposés directement aux risques de l’extrémisme violent.
Nous sommes donc heureux d’accompagner cette initiative dont le fil conducteur est la promotion des mesures visant à empêcher l’enrôlement ou le soutien aux groupes terroristes, tout en œuvrant à la réintégration socio-économique des anciens associés et des ex-otages des groupes armés.
Aussi, nous sommes conscients qu’avec l’avènement de la pandémie du Coronavirus - et merci d’intégrer, dans vos activités opérationnelles, le respect des mesures barrières prescrites pour lutter contre le Covid-19 ! -, que la suite de cette mission ne sera pas facile. Mais, je souhaite rappeler que l’Union européenne est résolument du côté de ceux qui, au regard des premiers résultats de la mise en œuvre de ce projet ambitieux, pensent qu’il y a des raisons d’être confiants.
J’espère donc que ce deuxième numéro de la Lettre d’information dédiée au projet que nous appuyons permettra à davantage de personnes intéressées de s’informer pour mieux s’impliquer dans la mise en œuvre de cette initiative et pour appuyer son action. Bonne lecture !!!
Hans-Peter SCHADEK
Ambassadeur, Chef de Délégation de l’Union européenne en République du Cameroun