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Le Gouvernement du Cameroun a reçu, du 17 au 20 février 2022, une mission conjointe du Projet d’Appui à l’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD). Elle était dirigée par la Directrice Régionale du Fonds des Nations Unies pour la Population pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (UNFPA WCARO) Madame Argentina Matavel Piccin et le Directeur Général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), Pr. Stanley Okolo, deux partenaires techniques majeurs impliqués dans la mise en œuvre de ce projet régional financé par la Banque Mondiale.  

Outre la rencontre de prise de contact avec les chefs des ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre du projet, il s’agissait également pour la mission de mettre en exergue l’appui que ces deux institutions apportent au pays membres du SWEDD en matière de santé de reproduction en vue de l’atteinte du Dividende Démographique.


Photo de famille, audience MINPROFF;

Après la Mauritanie et le Tchad, la délégation s’est rendue au Cameroun qui fait partie des pays bénéficiaires du projet et non-membre de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Contrairement à la Mauritanie et le Tchad, le Cameroun fait encore ses premiers pas depuis son adhésion au Projet SWEDD en 2019. Il était donc question d’une prise de contact avec M.Alamine Ousmane Mey, Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), qui assure la coordination générale du Projet et du Pr. Marie-Thérèse Abena Ondoua, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, concerné au premier chef par la mise en œuvre du projet vu sa cible principale que sont les femmes et les filles.

Durant les échanges, la mission conjointe a mis l’accent sur le rôle important que peut jouer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité dans l’autonomisation de la femme.

« On met l’accent sur la scolarisation de la jeune fille pour qu’elle puisse être la femme autonomiser de demain mais aussi on regarde les questions de santé de la femme. Comment peut-elle être autonomiser sans avoir accès aux produits contraceptifs pour qu’elle contrôle le temps, le moment d’avoir ses enfants ? …UNFPA travaille pour l’autonomisation de la femme et pour réduire sinon éliminer les décès maternels évitables. » a dit Argentina Matavel Piccin, Directrice Régionale UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

De plus, il était question de revenir sur l’importance d’investir dans l’autonomisation et l’éducation de la femme pour booster l’économie et le bien-être familial.                               « L'autonomisation de la femme détermine ce que sera l'économie, ce que sera la famille, ce que seront les enfants. L’éducation se résume en réalité en deux mots : consentement et aspiration. Que veut la femme ? Quelle est son aspiration ? ...Comment y parviendra-t-elle ? Elle y parviendra grâce à l'éducation. Elle y parviendra lorsqu'elle aura le contrôle de son propre corps. » Pr. Stanley Okolo, Directeur Général de l’OOAS.

C’est dans ce sillage que les deux chefs de la mission ont mis en exergue les avantages comparatifs de leurs institutions dans l’accompagnement des pays membres du Projet SWEDD. Pour l’OOAS, la visite du  Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments et d'Expertise (LANACOME), une autre étape de la mission, était l’occasion d’échanger sur le soutient que l’organisation a déjà apporté à d’autres pays SWEDD pour renforcer le contrôle qualité des produits contraceptifs et autres produits de Santé de la Reproduction importés dans les pays. L’occasion a également été donné pour présenter aux acteurs nationaux, pour une éventuelle adhésion, la Directive régionale en Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction (SDSR) dont l’OOAS a été la cheville ouvrière au sein de la CEDEAO. Cette directive vise à promouvoir la scolarisation et le maintien des filles à l'école, la santé reproductive des adolescents, à plaider pour la réduction des besoins non satisfaits en planification familiale et des décès maternels évitables, entre autres.

Dans l’attente de la mise en œuvre effective des activités du Projet au Cameroun, la mission pourrait se qualifier d’être venue à point nommé afin de présenter au Gouvernement Camerounais les différentes opportunités d’accompagnement qui lui sont offertes pour le bien-être de la femme et de la fille.

Il est important de rappeler que le Projet SWEDD a été lancé depuis 2015 en comptant à peine 5 pays du Sahel. Il s’agit dès lors d’un projet ambitieux et novateur, qui vise


Photo de famille après la rencontre
avec les partis prenantes. 

l’autonomisation des femmes au Sahel, œuvre à accélérer la transition démographique à travers la mise en œuvre des programmes s’adressant aux adolescentes âgées de 10-19 ans et aux femmes permettant d’améliorer les compétences de vie et les connaissances en santé sexuelle et reproductive. Le projet ambitionne également d’œuvrer pour garder les filles à l’école et d’accroitre les possibilités économiques. Le Cameroun et le Benin ont été les derniers à y adhérer, augmentant ainsi le nombre de pays bénéficiaires à neuf (09) parmi les quels le Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et le Tchad.