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  • Excellence Madame le Ministre de l’Education de Base,
  • Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps Diplomatiques et des Organisations Internationales,
  • Chers Collègues du Système des Nations Unies
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations et Associations Nationales ;
  • Distingués invités en vos rangs, grades et titres respectifs,
  • Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) que je représente au Cameroun de prendre la parole à l’occasion de cette cérémonie de lancement officiel du Programme « Our Rights, Our Lives, Our Future » / « Nos Droits, Nos Vies, Notre Avenir », ou Programme O3 au Cameroun.

Ma présence à cette cérémonie traduit, une fois de plus, la collaboration constante entre l’UNESCO et l’UNFPA de manière spécifique et l’engagement du Système des Nations Unies en général dans l’accompagnement du Gouvernement dans ses priorités et dans le cas d’espèce, en ce qui concerne les adolescents et les jeunes. Je saisis cette occasion pour adresser mes vives félicitations à l’UNESCO pour ce Programme innovant au profit de la jeunesse au Cameroun.

Honorables invités, Mesdames et messieurs,

Le Programme O3 arrive dans un contexte où les adolescents et jeunes (10 à 24 ans) représentent 34,1% de la population. Cette tranche de la population est vulnérable à plusieurs égards et notamment en matière de santé de la reproduction.

Je ne voudrais pas ici vous rappeler les statistiques que vous connaissez par cœur mais qui méritent qu’on s’y attarde quelques instants.

  • 31% de femmes de 20-24 mariées avant 18 ans et 25,6% des 15-19 ans ont débuté leur vie féconde avec les conséquences qui en découlent
  • Parmi les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels, 20 % ont été forcées à avoir leurs premiers rapports sexuels ; en particulier, celles  ayant eu des rapports avant l’âge de 15 ans (30 %).
  • La prévalence contraceptive chez les 15-19 ans est de 12,1% ; ce qui traduit l’ampleur des besoins non satisfaits en contraception
  • La prévalence du VIH chez les jeunes de sexe féminin de la tranche  15-24 ans est de 5.1% contre 3% chez les jeunes de sexe masculin de la même tranche d’âge
  • 63.8% seulement des adolescentes de 15-19 ans utilisent le  préservatif pour se protéger contre l’infection au VIH

Ce tableau peu reluisant est complété par les violences basées sur le genre (VBG), les pratiques culturelles néfastes, la toxicomanie, etc…auxquels les adolescents et jeunes sont confrontés, et dont les adolescentes et jeunes filles payent le plus lourd tribut.

Comme on peut le constater, de vastes carences au niveau de l’information et des prestations de services font obstacle à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et à l’exercice de leurs droits en matière de procréation et de bien-être. Jusqu’ici, certaines normes et considérations liées au genre pénalisent les jeunes femmes et les privent d’opportunités d’accès à l’éducation, à l’emploi et aux soins de santé. Ce qui en retour augmente leur vulnérabilité dans la société, accroit les inégalités et encourage les violations des droits de la personne.

Or, avec les informations et compétences adéquates, les jeunes et adolescents peuvent adopter des  comportements qui reflètent une bonne  santé sexuelle et reproductive. Ce qui leur permettra d’avoir une vie sociale plus saine et plus épanouie. Dès lors, tous les efforts doivent être conjugués pour donner à nos jeunes et adolescents l’accès à l’éducation sexuelle intégrée (ESI). Celle-ci leur permet d’éviter les risques de contamination aux IST, VIH/SIDA, de grossesses non-désirées, de mariages précoces qui les empêchent de dérouler pleinement leur plan de vie. Dans ce contexte, le cas de la jeune fille mérite encore plus l’attention.

Outre l’éducation sexuelle, nos jeunes et adolescents devraient davantage bénéficier d’une meilleure répartition des investissements pour le développement. A ce niveau, rappelons-nous la promesse que porte la notion du dividende démographique pour l’ensemble des pays africains en général et pour le Cameroun en particulier. En effet, le dividende démographique est un cadre conceptuel de planification du développement qui encourage un pays à préparer sa jeunesse à devenir économiquement productive et indépendante. Cela nécessite un investissement dans quatre domaines précis:

  • L’éducation et la formation professionnelle des jeunes, en adéquation avec l’économie du pays ;
  • La santé et plus particulièrement dans la santé reproductive des jeunes, surtout d’éviter les maladies transmissibles, les grossesses précoces et promouvoir les comportements qui vont protéger leur santé pendant leur vie ;
  • Les réformes facilitant l’accès à l’emploi ou à l’auto-emploi pour les jeunes dans tous les secteurs ;
  • La gouvernance avec notamment un accent prononcé sur le rôle de la jeunesse pour contribuer à définir la vision du développement de leur avenir.

Nous sommes ravies d’apprendre que, comme la plupart des pays africains, le Cameroun a fait le choix de l’approche du dividende démographique comme instrument de planification du développement. Cela démontre que le Gouvernement perçoit la structure jeune de la population du pays comme une opportunité à saisir et comme une priorité, car la fenêtre pendant laquelle le pays peut bénéficier du dividende démographique ne sera pas toujours ouverte.

Honorables invités, Mesdames et messieurs,

C’est dans une perspective de saisie des opportunités de développement durable pour la jeunesse camerounaise qu’intervient le Programme O3 qui nous réunit en ce moment.  Ce programme aborde la question de l’éducation complète à la sexualité en milieu scolaire. En cela, Il complète et renforce les initiatives antérieures ou en cours impliquant différents acteurs. Ce programme dirais-je renforcera sans doute notre coopération habituelle dans laquelle chaque partenaire ou acteur impliqué a toujours su apporter sa pierre à l’édifice.

Du point de vue de UNFPA, il s’agit en définitive d’un instrument qui améliore l’accompagnement que nous apportons au Gouvernement dans le cadre de la résilience des jeunes et adolescents. Plus que jamais notre leitmotiv commun « Les Jeunes D’abord ! » ou encore « Put Young People First ! » gagne en intensité et en impact, afin que nul ne soit laissé pour compte.

Une fois de plus, félicitations à UNESCO pour cette initiative porteuse de beaucoup d’espoir pour les jeunes et adolescents en milieu scolaire au Cameroun.

Je vous remercie pour votre aimable et bienveillante attention.