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Une délégation du Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique et de l’Ambassade de France au Cameroun a participé, du 22 au 23 janvier 2019 à Maroua, à l’atelier d’évaluation et de capitalisation des activités du projet de résilience des adolescents et jeunes mis en œuvre par UNFPA dans la Région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette rencontre a donné l’occasion aux parties prenantes d’apprécier la performance des réalisations et de réfléchir sur la pérennisation dudit projet qui arrive déjà à son terme après un an d’exécution jugée satisfaisante.  


Région de l'Extrême Nord

 

 La mission effectuée à Maroua était un exercice de suivi-évaluation. Les représentants de l’administration, des partenaires techniques et financiers, des collectivités territoriales et décentralisées et des populations bénéficiaires ont eu l’occasion d’examiner les résultats obtenus, les difficultés rencontrées et les perspectives d’avenir.

Le projet de résilience des adolescents et jeunes à l’extrémisme violent ciblait les jeunes de 10 à 24 ans. Il a été mis sur pied pour leur donner de nouvelles   opportunités de réussir leur vie et ainsi faire face à toute forme d’endoctrinement et d’enrôlement à la faveur de l’idéologie terroriste prônée par la secte   Boko Haram.  Doté d’une enveloppe de 268 671 Euros allouée par l’Ambassade de France au Cameroun, le projet couvre six  communes des   départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et Mayo Tsanaga qui longent la frontière avec le Nigeria et qui sont les plus exposés aux attaques terroristes.

 Des assises de Maroua, il ressort que les résultats obtenus à la fin du projet dépassent de loin les prévisions. C’est notamment le cas du volet portant sur le   développement des compétences de vie. Le projet visait à donner les compétences à 5 000 adolescents et jeunes. 10 911 en ont finalement bénéficié, au   nombre desquels 5 865 garçons et 5 046 filles. Les communautés hôtes ont participé avec 7 575 bénéficiaires alors que les personnes déplacées internes en comptaient 3 336.


Causeries educatives

 En ce qui concerne l’accompagnement psychosocial, il ciblait 500 adolescents et jeunes. Mais au bout du compte ce sont 536 qui en ont bénéficié, avec notamment 275 garçons et 265 filles. Parmi eux, 282 participants étaient issus des déplacements internes alors que les autres 254 sortaient des communautés hôtes. L’accompagnement psychosocial comprenait entre autres les éléments d’éducation civique, d’éducation en santé sexuelle et reproductive et d’insertion socio-économique. En effet, les participants étaient référés dans les centres de formation professionnelle où ils apprenaient un métier. Environ cent formés ont pu développer leurs propres plans d’affaire et bénéficier d’une assistance financière pour démarrer leurs micro-entreprises. Durant le temps qu’aura mis le projet, les jeunes y compris les autres populations des localités cibles ont bénéficié d’un meilleur accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Dans son propos d’encouragement à UNFPA et aux jeunes bénéficiaires, Mathieu Sette, Attaché de Coopération à l’Ambassade de France, a réitéré la pertinence des interventions retenues et salué les résultats obtenus. Il a aussi souligné l’importance de la pérennisation des initiatives entreprises ainsi que les efforts l’intégration égalitaire des filles à travers tous les processus de mise en œuvre du projet.

Boubakary Hamadou, Coordonnateur du Réseau des Animateurs pour l’Education des Communautés Organisations (RESAEC), a quant à lui, remercié le gouvernement et ses partenaires dont l’Ambassade de France et UNFPA pour l’assistance apportée aux populations. En sa qualité de membre d’organisation de la société civile locale, il a plaidé pour que les activités si bien menées puissent être poursuivies et élargies à un plus grand nombre de jeunes. « Notre communauté sombrait dans le désespoir. Mais avec de tels investissements, nous entrevoyons un relèvement progressif et qualitatif de la jeunesse » confie-t-il. Une lueur d’espoir bien perceptible dans les visages de plusieurs participants, déterminés à redynamiser les efforts pour un  développement durable et inclusif dans cette région sahélienne située aux voisinages du Lac Tchad et en proie non seulement aux aléas climatiques mais aussi sécuritaires.