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"Nous avions tout perdu. Cette machine à coudre me permettra désormais de gagner ma vie et de subvenir aux besoins de ma famille.” Lamissa Péré, 21 ans.

Lamissa fait partie des 784 jeunes ayant bénéficié d’une dotation en machine à coudre dans le cadre du Projet conjoint "Stabilisation et relèvement des communautés affectées par la crise Boko Haram à l'Extrême Nord du Cameroun''. Le projet, mis en œuvre par UNFPA, l’OIM et la FAO, sous financement du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF) des Nations Unies a pour objectif de contribuer à relever les communautés qui ont été affectées par la crise. Il a pour zone d’intervention les Départements du Logone-et-Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga dans cette région du pays.

Etant élève en classe de première, Lamissa n'avait que 19 ans lorsque des combattants lourdement armés ont attaqué son village, Makoulaye, près de Mora dans le Département du Mayo Sava. Une attaque revendiquée par le groupe armé Boko Haram dont les souvenirs sont encore très vifs dans la mémoire de la jeune fille :

 "C'était un soir lors d'une célébration de mariage au village. Des hommes armés sont arrivés et ont demandé à tout le monde de se coucher. Ils ont emporté nos bétails, les motocyclettes et ont emmené certains jeunes du village, parmi lesquels une cousine à moi", raconte la jeune femme.

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Photo : Projet PBF-Cérémonie de remise des
machines à coudre à Mora / UNFPA/2021

Pour Lamissa, le pire advint lorsque l'un des combattants à égorger un de ses proches. "Cette image me traumatise encore. Comment des personnes normales peuvent-elles ôter la vie à leurs semblables d'une façon aussi cruelle ?", s’interroge-t-elle.  Après cet incident, tous les habitants du village, y compris les parents et les huit frères et sœurs de Lamissa, se sont enfuis pour se retrouvés dans la ville de Mora, sans abris ni le strict nécessaire. "Pour mes parents, mes frères et moi, c'était comme si le ciel nous tombait dessus. Pour parvenir à manger, nous travaillions comme domestiques chez les gens." relate-t-elle, les yeux larmoyants. 

C'est pendant qu’elle s’adaptait dans sa nouvelle vie de personne déplacée que Lamissa a été identifiée par une organisation locale, partenaire de mise en œuvre du projet PBF. Elle a bénéficié d'une formation de trois mois en couture pour assurer son autonomisation. Au sortir de cette formation, elle a reçu une machine à coudre et veut désormais ouvrir un atelier de couture à Mora, sa ville d’accueil. La jeune Lamissa entrevoit des lendemains meilleurs pour elle-même et sa famille. "Je vais coudre des habits. Je vais pouvoir prendre en charge les besoins de mes parents qui sont déjà âgés ainsi que ceux de mes frères et sœurs'', dit-t-elle, toute joyeuse.