À l’initiative du Ministère de la Santé Publique (MINSANTE) et avec le financement de la Banque Islamique de Développement et l’appui technique de UNFPA, le Cameroun s’est doté d’un nouveau cadre normatif pour la formation des sages-femmes. Ce dernier lui permet d’harmoniser les formations offertes dans les écoles spécialisées. La démarche tend à garantir une formation de qualité alignée aux normes de la Confédération Internationale des Sages-Femmes et au Système Licence-Master-Doctorat des universités camerounaises.
Le cadre normatif présenté se décline en deux chapitres, à savoir le curriculum de formation et les normes pédagogiques. Il définit les objectifs, le contenu des modules de formation, les fiches d’apprentissage et les conditions obligatoires que chaque école devrait remplir pour répondre aux standards exigés. A termes, cette démarche rendra les sages-femmes du Cameroun plus compétitives à l’échelle internationale et plus aptes à lutter efficacement contre la mortalité maternelle et néonatale.
La cérémonie de présentation dudit cadre normatif s’est tenue le 14 Mai 2025 dans la salle de conférence du Ministère de la Santé Publique, en présence de nombreux acteurs du secteur de la Santé de Reproduction dont les partenaires techniques et financiers et les représentants d’écoles de formation. Elle était couplée à la signature de la préface du document produit à cet effet par le Ministre de la Santé Publique, le Dr. Manaouda Malachie. Le patron de la santé est revenu sur les enjeux de la formation des sages-femmes au Cameroun. Dans un pays où le ratio de mortalité maternelle s’élève à 406 décès pour 100,000 naissances vivantes, “le
renforcement de la formation initiale des sages-femmes est une priorité absolue », a-t-il déclaré avant de renchérir que « les sages-femmes bien formées peuvent couvrir jusqu’à 90 % des services de santé sexuelle et reproductive et réduire de 45 % les complications obstétricales ».
Le Ministre de la Santé s’est saisi de l’occasion pour apprécier la contribution de UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la Santé Sexuelle et Reproductive, dans la promotion des accouchements assistés par le personnel de santé et le métier de sage-femme au Cameroun. En rappel, UNFPA met en œuvre son 8ème programme de coopération (2022-2026) dont l’engagement est d’augmenter de 10 % le taux d’accouchement assisté par le personnel de santé dans ses régions d’intervention. La réalisation durable d’un tel engagement passe par la disponibilité des personnels de santé, dont les sages-femmes bien formés.
Dans cette perspective, l’Agence des Nations Unies pour la Santé Sexuelle et Reproductive, accompagne le
gouvernement du Cameroun dans le processus d’accréditation de la formation des sages femmes. Le cadre normatif présenté par le Ministre Manaouda Malachie en présence du Dr Justin Koffi, Représentant Résident de UNFPA revêt par conséquent un caractère prioritaire en vue d’accélérer la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.
Au cours des derniers mois, UNFPA a appuyé le Cameroun dans l’organisation d’un voyage d’étude des experts du gouvernement et des sages-femmes auprès de leurs homologues du Rwanda. De même, vingt-cinq écoles de formation de sages-femmes ont été équipées du matériel didactique. Tout ceci renforce le dispositif de renforcement institutionnel de la formation des sages-femmes au Cameroun. En s’engagent ainsi aux côtés du gouvernement, UNFPA poursuit son mandat de réaliser un monde dans lequel chaque grossesse soit désirée, chaque accouchement soit sans danger et le potentiel de chaque jeune soit accompli.