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Les Deuxièmes Journées Camerounaises de Santé Mentale, tenues du 25 au 26 septembre 2018 à Yaoundé, ont servit de cadre au gouvernement pour placer ce domaine de santé au rang des priorités nationales de santé publique. Organisé par le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE) le thème de cette édition était « MINSANTE/Humanitaires : état des lieux et perspectives à l’heure du transfert des compétences en santé mentale ».

En ouvrant les travaux de ces journées devant un parterre d’experts et professionnels, de partenaires et de médias, le ministre André Mama Fouda a tiré la sonnette d’alarme. Il a précisé que la recrudescence des conflits armés dans certaines régions du pays a exacerbé les problèmes de santé mentale. Dans l’absence d’une réponse sanitaire appropriée et urgente, cet état de mal-être pourrait se transformer en pathologie généralisée, avec des conséquences graves pour les efforts de développement du Cameroun.

Dans son appel à la mobilisation de tous pour le renforcement des capacités d’intervention en santé mentale, le ministre de la santé publique André Mama Fouda a déclaré ce qui suit:

                             


Le Ministre de la Santé Publique lors de 
son discours.

 « Nous disposons déjà d’une politique de santé mentale et d’un guide simplifié national d’intervention.               Nos équipes dans les hôpitaux régionaux ont des unités spécialisées qui organisent régulièrement les    campagnes de sensibilisation et de dépistage précoce des problèmes de santé mentale. Mais ce dispositif ne    peut fonctionner à plein régime dans les situations de conflits tel que nous le vivons depuis quelques années    déjà dans les Régions de l’Extrême-Nord, du Sud-ouest et du Nord-ouest. Tout au plus, les besoins se                 sont considérablement accrus à cause de ces violences. C’est pour cela que nous appelons les                partenaires humanitaires à soutenir nos populations victimes de ces crises à avoir accès aux services de base       y compris les soins de santé mentale ».

Durant les deux jours de plaidoyer en faveur d’une meilleure santé mentale en contexte de crise, l’appui apporté par UNFPA a été              apprécié par les autorités camerounaises. En effet, partant de son engagement à mettre fin aux violences basées sur le genre,                   plus particulièrement  en contexte humanitaire, l’Agence des Nations Unies pour la santé sexuelle a bénéficié d’un financement du         Fonds Central d'Intervention d'Urgence (CERF). Ce financement qui lui a permis, au niveau régional, d’élargir son intervention à la prise en charge médicale et psychologique ainsi qu’à l’offre des services de santé mentale aux femmes, adolescentes et jeunes victimes des exactions causées par la secte terroriste Boko Haram à l’Extrême-Nord du Cameroun. L’approche choisie est le renforcement des capacités d’intervention en santé mentale des Hôpitaux de District. Les districts de santé de Makari, Kolofata, Mora, Mozogo et Mokolo bénéficient ainsi des appuis de UNFPA. Au niveau central, un accompagnement est assuré à la sous-direction en charge de la santé mentale dans la formation du personnel et la production des supports de communication, de sensibilisation et de plaidoyer.