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Le Cameroun intègre le SWEDD pour accélérer l’autonomisation des femmes et l’atteinte du dividende démographique

Le Cameroun intègre le SWEDD pour accélérer l’autonomisation des femmes et l’atteinte du dividende démographique

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Le Cameroun intègre le SWEDD pour accélérer l’autonomisation des femmes et l’atteinte du dividende démographique

calendar_today 01 Juillet 2020

Le Conseil des administrateurs de la Banque Mondiale a approuvé le financement de la deuxième phase du projet « Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel » (SWEDD).Cela a permis d’allouer une enveloppe de 376 millions de dollars additionnels pour accélérer la transition démographique et réduire les inégalités de genre dans neuf pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Conseil a aussi admis l’entrée du Cameroun au sein des pays SWEDD et lui a attribué 75 millions de dollars sur l’enveloppe commune pour financer les activités portées par les filles et les femmes dans les Régions sahéliennes de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. C’est ce qui ressort de la session extraordinaire du Comité Régional de Pilotage du SWEDD qui a eu lieu sous format virtuel le 8 juin 2020.

Pour sa première participation, le Cameroun était représenté par Alamine Ousmane Mey, ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) et Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la promotion de la femme et de la famille (Minproff). Le Comité Régional de Pilotage portait sur l'examen des effets de la COVID-19 sur les filles et les femmes et les actions permettant d’assurer la continuité des services et des activités dans les pays à travers et au-delà du projet SWEDD.Comme le reste du monde,  les pays du projet SWEDD sont affectés par la pandémie de la COVID-19. En date 25 juin 2020, le Cameroun enregistrait 12 825 cas positifs, 7 964 cas guéris et 331 décès. 


En dehors de ce bilan sanitaire et humain inquiétant, la COVID-19 fragilise davantage l’économie du pays en raison principalement des mesures de restrictions des mouvements notamment la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Les femmes sont particulièrement touchées par les effets néfastes de la crise car la majorité d’entre elles travaillent dans des secteurs sévèrement affectés comme l’économie informelle. La fermeture des écoles a amplifié également les charges domestiques pour des femmes qui s’occupent des enfants à la maison en même temps qu’elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs familles. Par ailleurs, il a été constaté que la COVID19 avait tendance à réduire l’accès des femmes aux services de santé sexuelle, reproductive et maternelle, l’essentiel des services fonctionnels étant prioritairement orientés pour répondre aux besoins médicaux des personnes affectées par cette  pandémie.

La réunion virtuelle du Comité Régional de Pilotage du Projet SWEDD a servi de plateforme d’échanges entre les pays membres et leurs partenaires tels que la Banque Mondiale, UNFPA, l’Organisation Ouest Africaine pour la Santé (OOAS) et l’Union Africaine. Le ministre Alamine Ousmane Mey a présenté les efforts du Cameroun pour accompagner la prise en charge de la vulnérabilité des filles et des femmes, la reconstruction économique et l’autonomisation des femmes. Le focus était sur les régions trois septentrionales du pays caractérisées par la faible scolarisation des filles et une forte prévalence des mariages d'enfants et de grossesses d’adolescentes.

Une campagne de sensibilisation nationale sur le thème « #StrongerTogether: Mon autonomisation, mon avenir. Même en temps de crise!» a été lancée au sortir du comité par le ministre Marie Thérèse Abena Ondoa. Elle a saisi cette occasion pour expliquer aux médias et aux experts sectoriels et de la société civile que l’autonomisation des filles et des femmes est un axe stratégique majeur dans la lutte contre la pauvreté et la création d’emplois au Cameroun. Elle a aussi évoqué la situation particulière des adolescentes, l’urgence d’assurer la continuité des services d’éducation et de santé reproductive en contexte de crise sanitaire liée à la COVID-19, la mise en place des espaces sûrs pour préserver la dignité des femmes en contexte de crise humanitaire et la prévention ainsi que la prise en charge des cas de violences basées sur le genre.

Lancé en novembre 2015, le SWEDD a réuni à sa première phase le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Tchad, le Bénin et la Mauritanie. Le projet est passé à l’échelle lors du démarrage de la deuxième phase en 2020 en intégrant le Cameroun et la Guinée. L’objectif du SWEDD est d’accélérer la transition démographique, de déclencher le dividende démographique et de réduire les inégalités de genre dans et au-delà de la région du Sahel. Il jouit de l’assistance financière de la Banque Mondiale ainsi que de l’assistance technique de UNFPA et de plusieurs autres organisations dont l’Union Africaine, l’OOAS ainsi que des opérateurs du secteur privé.