« … C’est comme si après Dieu c’est toi ! »
Témoignage de Dame Bissangué Aubry Geneviève Marie, Chargé de la Planification Familiale/ Major de la Maternité de ‘Hôpital de District de Doume.
À Doumé, une ville de la Région de l’Est Cameroun, à environ 278km de la cité capitale de Yaoundé, les sage-femmes et Maieuticiens se devouent pour la santé de la mère et de l’enfant. C’est dans ce District de Santé d’une population d’environ 52 535 âmes que des héroines de la Santé Maternelle telle que Dame Aubry Bissangué Genevieve Marie se déploient tous les jours pour le bien de la mère et du nouveau né. Après de nombreux stages de perfectionnement, cette sage-femme de 27ans exèrce sa passion au service de la mère et de l’enfant en tant que Major de la Maternité de l’Hôpital de District de Doumé.
Le sourire aux lèvres et le visage rayonnant, Sage-Femme Aubry se rend sur son lieu de travail comme d’habitude.Il n’y a pas de doute, elle aime ce qu’elle fait. Deux ans déjà qu’Aubry a reçu sa Licence en Science de la Sage-femme de l’Ecôle des Sages-femmes et Maieuticiens de Bertoua.
Tout de suite, elle enfile sa tenue et va vers ses patientes. “C’est ce sentiment qu’on ressent lorsqu’on est en face d’une mère qui a donné la vie et qui est en bonne santé. Il y a un sentiment qui accompagne ce moment…C’est comme si àprès Dieu c’est toi!”, sourit-elle.
Aubry commence sa journée par Adeline et son nouveau-né. Adeline a acchouché d’un garçon la veille. Sa maman et son compagnon sont auprès d’elle. Premier geste, Adeline a subi des complications avant d’accoucher par césarienne. Néamoins, sa mère exprime sa satisfaction sur le bon déroulement de l’accouchement: “L’Hôpital çi n’est plus comme avant. Maintenant, dès que tu arrives, on te reçoit même sans argent. Avant d’opérer ma fille, on n’avait pas d’argent.” Aubry rencherit: “L’acceuil c’est le premier soin. Si tu n’acceuilles pas bien le malade, il peut ne même pas coopérer.” De part leur formation, les sage-femmes sont appelées à donner le soutien, les soins et les conseils nécessaires pendant la grossesse, l’accouchement et la période post-partum; elles réalisent les accouchements dont ells sont entièrement responsables et fournissent des soins au nouveau-né, entre autres.
Après avoir vérifier l’état de santé de la mère et de l’enfant, Aubry continue sa ronde “Je ne peux pas voir une femme en travail et la laisser…. La pause n’existe pas pour moi dans ce genre de circonstances.” La passion qu’Aubry a pour son travail ne date pas d’aujourd’hui. Elle l’a acquise sur les bancs, alors qu’elle aprenait encore. “Mon premier accouchement était à Garoua-Boulai lors de mon troisième stage en deuxième année… J’étais si fière. Ça m’a donné la force de me battre et de passer les nuits à étudier.”
La determination d’Aubry l’a emmené jusqu’à l’Hôpital de District de Doumé en Septembre 2019 où en plus des responsabilités de Major, elle porte le devoir de contribuer à donner du sourire aux familles. Ce qui la motive, c’est la reconaissance et la joie des familles. “L’argent, oui mais la reconnaissance non-pécunière crée une émotion différente… Parfois dans la rue on te salue à gauche et à droite sans que tu ne reconaisses ces personnes.”
Toutefois, aussi passionant qu’il soit, ce travail n’est pas sans risques ni difficulté: “La salle d’accouchement est le moment le plus dificile parce qu’il faudrait sauver un minimum de deux vies, celle de la mère et celle du nouveau-né. A cet instant précis, toutes les attentes sont portées sur toi. La vigilance pendant le travail est strict.” Dit-elle.
Toutefois, Aubry reste confiante qu’elle ne lésignera aucun moyen pour sauver la mère et l’enfant. Elle les attends de pieds ferme à l’Hôpital de District de Doumé avec son sourire acceuillant.