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La 21ème édition de la Journée Internationale de la Jeunesse a été célébrée à travers les dix régions du Cameroun du 10 au 12 Août 2020. Placée sous le patronage du Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique (MINJEC), l’évènement a mobilisé beau monde ; les membres du gouvernement, administrations publiques, les organisations de la société civile, les artistes et une forte représentation des Agences du Système des Nations Unies. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu le dialogue de plaidoyer entre les réseaux d’associations des jeunes et le Conseil Supérieur des Chefs Traditionnels du Cameroun. Ces réseaux d’associations répondaient ainsi à l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies à faire de 2020 une année de dialogue. Saisissant cette opportunité, ils tenaient à mobiliser le soutien des chefs traditionnels en faveur d’un meilleur accès des jeunes dans les institutions locales, régionales, nationales et internationales.


Sa Majesté Pr. Tsala Ndzomo Guy/
Photo UNFPA 2020

Avec la facilitation du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), 24 jeunes leaders d’associations de la société civile se sont échangés à bâton rompu ce 11 Août 2020 avec 6 représentants du Conseil Supérieur des Chefs Traditionnels du Cameroun. Les jeunes ont demandé l’accompagnement des leaders traditionnels dans trois domaines précis. Le premier portait sur l’accès des jeunes aux services sociaux tels que la santé sexuelle et reproductive, l’éducation pour tous y compris les jeunes filles, la protection contre les pratiques culturelles néfastes rendues illégales au Cameroun, mais vivaces dans de nombreuses  communautés.

Le second point des échanges était la participation et l’exercice du leadership des jeunes dans les communautés. L’accent a été porté sur l’exigence d’une présence effective renforcée des jeunes dans les conseils de chefferies, d’un accès équitable des filles aux terres et aux fonctions de notable ou de cheffe ainsi qu’un renforcement du virement ensemble dans les villages et quartiers. L’exercice du volontariat et du bénévolat des jeunes dans les communautés était le dernier domaine des discussions lors du plaidoyer qui aura duré deux heures. Les jeunes ont sollicité la facilitation des autorités traditionnelles afin que leurs talents soient gratuitement mis à contribution dans le développement local des quartiers et des villages et que des mécanismes formels d’encadrement  puissent être érigés à cet effet.

Les chefs traditionnels se sont déclarés disposés à travailler main dans la main avec les jeunes. Ils ont confirmé que les portes des chefferies étaient toujours ouvertes pour tous y compris les jeunes. Ces portes seront davantage ouvertes face à une jeunesse aussi talentueuse que celle qui a mené le plaidoyer.

Pour Sa Majesté Pr. Tsala Ndzomo Guy, Premier Vice Président du Conseil Supérieur des Chefs Traditionnels du Cameroun : « cette initiative est salutaire. Les jeunes sont très talentueux. Ils inspirent la confiance et l’espoir. L’ancrage institutionnel est l’autre côté positif de l’activité qui jouit d’un fort encadrement du MINJEC et de UNFPA. Il ne reste qu’à renforcer ce dialogue inter-générationnel en vue d’impulser le changement qualitatif au sein de nos communautés. Le développement durable de notre pays en dépend. Les jeunes peuvent ainsi compter sur le Conseil Supérieur des Chefs Traditionnels du Cameroun».


Nadine Noa, AfriYAN Cameroun/
Photos UNFPA 2020

Pour Ornelia de Vinyle Nzouegou du Conseil National de la Jeunesse du Cameroun (CNJC) et  porte-parole du collectif des réseaux de jeunes leaders d’associations: « La voix des jeunes est bel et bien entendue chez les gardiens et détenteurs des pouvoirs traditionnels. Ils nous ont tendu la main. A nous de la saisir. C’est très réconfortant d’avoir des vues aussi rapprochées sur la totalité des sujets abordés avec les personnalités pétries de sagesse et de bonne volonté pour la jeunesse».

Parlant au nom d’AfriYAN Cameroun, Nadine Noa a mis en avant les perspectives prometteuses du renforcement de la lutte contre les mutilations génitales féminines, le repassage des seins et même la préférence masculine pour l’accès à l’école dans certaines communautés. « Les chefs peuvent aisément faciliter l’accès des jeunes à l’information et à l’éducation pour tous y compris aux jeunes filles. Ils sont les derniers remparts pour la protection contre les violences basées sur le genre et les pratiques cultuelles néfastes. Ceci fait d’eux partenaires indispensables pour la capture du

dividende démographique ».

Les participants ont pris comme recommandation, la préparation des prochaines étapes devant conduire à la mise en place des activités conjointes sur le terrain. Prière a été faite à l’endroit du MINJEC et de UNFPA de poursuivre la facilitation pour réaliser les projets conjoints et mettre en place un mécanisme fonctionnel de dialogue inter-générationnel en vue de parvenir à la capture du dividende démographique au Cameroun.

L’occasion y étant favorable, UNFPA a demandé aux participants de poursuivre le respect des mesures barrières pour éviter la propagation de la COVID-19 et de s’associer à la campagne de lutte pour mettre fin à la fistule obstétricale au Cameroun.

Parmi les associations qui ont pris part au dialogue de plaidoyer il y avait le Conseil National de la Jeunesse du Cameroun, AfriYAN, PAYNCoP, Horizons Jeunes, les Amis du Monde de la Diplomatie, Local Youth Corner, JADD, ADEF, ACEPNE et RJC. Du côté des dignitaires traditionnels, il y avait au tour du Premier Vice-président du Conseil Supérieur des Chefs Traditionnels du Cameroun le Pr.Tsala Ndzomo Guy leurs Majestés Bala 1er (Région de l’Est), Chief Dr. Atem Ebako (Région Sud-Ouest), Onana Jean- Baptiste (Région du Centre), Le Représentant de la Communauté Haoussa du Mfoundi (Région du Centre) et le Sénateur Bell Luc René (Région du Centre).


Les chefs traditionnels/ Photo UNFPA
2020

 En facilitant ce plaidoyer, UNFPA appuie l’initiative « 2020 Année du Dialogue » lancée par le Secrétaire Général des Nations Unies et poursuit en même temps la mise en place des partenariats stratégiques pour la capture du dividende démographique, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.