CONSULTATION NATIONALE POUR LE REPOSITIONNEMENT DE LA SANTÉ SEXUELLE ET REPRODUCTIVE EN CONTEXTE HUMANITAIRE
Communiqué de presse
Yaoundé, Septembre 14, 2023: Sous le leadership du Ministère de la Santé Publique, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) appuie l’organisation d’une consultation nationale sur le repositionnement de la santé sexuelle et reproductive en contexte humanitaire au Cameroun. Il s’agit pour les acteurs clés du groupe de travail en santé sexuelle et reproductive (SR) d’améliorer les services et soins offerts aux populations affectées par les crises humanitaires au Cameroun. Cette concertation qui réunit les experts issus des ministères sectoriels, des agences des Nations Unies et des organisations de la société civile nationale et internationale, se tient du 13 au 16 septembre 2023, à l’hôtel la Falaise de Bonanjo à Douala. Les médias peuvent couvrir la cérémonie de clôture qui sera présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, le Professeur Richard Louis Ndjock, le vendredi, 15 septembre 2023 à 11 heures précises dans la salle des conférences Monkam.
Le plan d’action humanitaire 2023 du Cameroun montre que 1,8 million des personnes, issues des régions en crise humanitaire dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Extrême-Nord et l’Est, ont besoin d’une aide d’urgence pour accéder aux services et soins de santé. Cela advient alors que plus de deux cent formations sanitaires ont été détruites ou abandonnées à cause des attaques, ou des catastrophes naturelles dans ces régions. Ainsi, les services offerts par le personnel médical ont été réduits; la fourniture des équipements, intrants et soins essentiels est limitée. Il en résulte une augmentation substantielle des cas d’accouchement à domicile, avec un risque élevé de mortalité maternelle et néonatale. Les difficultés d’accès aux services accroissent les besoins non-satisfaits en planification familiale, exposant les femmes et les filles aux risques de grossesses non-désirées, non-intentionnelles ou précoces. De même, les risques de violences sexuelles augmentent pour ces femmes et les filles, cibles privilégiées de violence en situations de conflits.
En réponse à cette situation, dans le cadre de l’action du secteur Santé, le groupe de travail en santé de reproduction sous le leadership du Ministère de la santé publique et accompagnement de UNFPA, le Dispositif Minimum d’Urgence en Santé de la Reproduction (DMU-SR) devra être disponible dans ces zones. le DMU-SR, est un paquet minimum d’activités et intrants permettant de sauver des vies de femmes, des filles et d’enfants dans le contexte de crise humanitaire. Il est composé de 6 objectifs qui sont : i) la coordination des interventions et acteurs, ii) prévenir et répondre aux violences basées sur le genre, iii) prévenir et lutter contre le VIH et les IST, iv) prévenir et lutter contre la sur-morbidité et la surmortalité maternelle et néonatale, v) prévenir les grossesses non désirées, vi) planifier l’intégration des soins de SSR dans la paquet complet des SSP dès que la situation le permet.
Ainsi, en alignement avec les objectifs du secteur santé déclinés dans le Plan d’Action Humanitaire de 2023, la réponse humanitaire actuelle privilégie la prévention de la surmortalité et de la morbidité maternelle et néonatale, la gestion clinique des cas de viol et des violences domestiques. Ces interventions ne constituent qu’une partie du dispositif minimum d’urgence (DMU) requis en réponse humanitaire. En organisant cette concertation nationale, les acteurs humanitaires de la santé de reproduction veulent améliorer cet état de fait pour mettre en place un DMU-SR conforme aux normes internationales.
L’objectif de la concertation nationale est de repositionner les interventions de santé sexuelle et reproductive au sein de la réponse humanitaire au Cameroun afin qu’elles couvrent de façon adaptée, l'entièreté du paquet des soins d’urgence. Cela implique: (i) une évaluation du degré de préparation des acteurs humanitaires à la mise en oeuvre du DMU en santé sexuelle et reproductive, (ii) une coordination plus efficace de la mise en oeuvre du DMU, (iii) une redynamisation du groupe de travail en santé sexuelle et reproductive en situations humanitaires au sein du secteur santé, et (iii) l’adoption d’un plan d’action pour une offre de services et d’informations de qualité.
Parlant au nom de l’UNFPA, Madame Noémie Dalmonte, Représentante Adjointe de l’organisation au Cameroun, estime qu’étant donné que 60% des décès maternels et 45% des décès néonatals sont favorisés par les crises humanitaires au niveau mondial, il est à craindre que les crises humanitaires complexes et prolongées que connaît le Cameroun n’entravent l’atteinte des objectifs de développement durable que le pays s’est fixé pour devenir émergent d’ici 2035 : « J'aimerais également partager le soutien du Coordonnateur Humanitaire par intérim des Nations Unies au Cameroun, Dr. Justin Koffi, à cette activité qui vient à un moment clé du cycle de programmation humanitaire annuel coordonné par le Bureau des Affaires Humanitaires (OCHA). Une meilleure intégration du dispositif minimum d’urgence en santé sexuelle et reproductive au niveau de planification permettra une meilleure accès aux services qui sauvent les vies des femmes et des filles affectés par les crises humanitaires”.
Le secteur santé a pu mobiliser environ 43,6% des besoins financiers pour la réponse actuelle, mais tardivement, par conséquent les personnes atteintes ne dépassent pas encore le 10% du cible de 1.3 millions. Le Ministère de la santé publique, qui coordonne le secteur avec l’appui de l'OMS, ne peut pas encore désagréger la performance du volet santé de la reproduction que partiellement. Un plus fort alignement aux DMU-SR permettra entre autres de quantifier les progrès de cet important volet.
Pour plus d’information
Contacts: