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JOURNEE MONDIALE DE LA POPULATION

Ngaoundéré, le 11 Juillet 2016

Thème : « Investir sur les adolescentes »

Mot de l’Honorable Hawa Aïcha, Députée Junior de l’Adamaoua

Monsieur le Ministre de l’Economie, de  la Planification et de l’Aménagement du Territoire,

Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Adamaoua,

Madame la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Cameroun

Autorités administratives, traditionnelles et religieuses,

Chers Parents,

Mesdames et messieurs,

Je suis heureuse et honorée, de prendre la parole au nom de mes pairs jeunes et adolescents du Cameroun et de l’Adamaoua en particulier, à l’occasion cette édition de la Journée Mondiale de la Population, dont le thème a été dédiée à la jeune fille que nous sommes, à savoir : « investir sur les adolescentes». Je souhaite tout d’abord, remercier les autorités nationales et internationales pour cette marque d’attention à notre endroit.

En effet, ce thème démontre la considération constante qui a toujours été accordée aux adolescentes en général et au bien-être de la jeune fille en particulier, qui constitue le présent, mais surtout le futur du Cameroun et de la planète. Nous sommes d’accord que, pour que la jeune fille soit ce futur, nous devons investir en elle, tout en l’associant comme actrice à part entière. Sur ce, je voudrais remercier les autorités de mon pays, pour des nombreux efforts consentis ces dernières années pour l’épanouissement des adolescents au Cameroun avec un accent sur la jeune fille.

Mesdames et messieurs,

En dépit des efforts consentis, la jeune fille au Cameroun fait encore face à des nombreux obstacles qui barrent la route à ses rêves et au rêve de mon pays de devenir une Nation Emergente.

Je voudrais insister ici sur le mariage précoce et forcé.

Dans ma chair, je ressens ce fléau, parce que je l’ai vécu. J’ai été mariée contre ma volonté à 15 ans à un homme qui pouvait être mon père ou mon grand-père. J’ai été mariée trop tôt parce que mes parents étaient pauvres et parce qu’ils ne voulaient pas abandonner la tradition. J’étais déprimée et stressée parce que je n’étais pas prête pour assumer les responsabilités du mariage. J’ai eu un enfant alors que je n’étais moi-même qu’une enfant. Durant cette période, j ai dû abandonner l’école pour m’occuper de mon foyer. Aujourd’hui, je pleure cinq années perdues de ma vie, qui m’auraient permise de réaliser des grands rêves et certainement d’avoir un mariage épanoui. J’imagine, et vous avec moi, combien de jeunes filles ont vu leur rêve briser de cette façon-ci.

Mesdames et Messieurs,

En effet, comme vous le savez, l’éducation de la jeune fille demeure un vrai défi aussi bien dans notre Région l’Adamaoua, que dans le reste du Cameroun. L’accès aux services adaptés de base notamment en matière de santé de reproduction n’est pas encore un acquis, la participation de la jeune fille au processus de prise de décision sur les questions qui la concernent est un tabou.

Ainsi, nous invitons les pouvoirs publics et leurs partenaires à renforcer leurs actions, conformément à la Convention sur les Droits de l’Enfant, afin de nous protéger contre tous ces maux qui tuent nos rêves et donc l’avenir de notre pays. Il s’agit notamment du mariage précoce, des grossesses précoces et non désirées, les Infections Sexuellement Transmissibles, le VIH/SIDA et la déperdition scolaire.

Mesdames, messieurs,

Je voudrais lancer un appel, un cri de cœur au gouvernement, aux autorités traditionnelles et religieuses, puis aux organisations internationales de nous venir en aide, nous les jeunes filles en sensibilisant davantage nos parents et en nous aidant à poursuivre notre éducation, car nous sommes les piliers du Cameroun de demain. Tout ce que nous voulons, c’est le droit à une chance, la chance d’aspirer à une vie meilleure, la chance de contribuer au développement de notre pays.

Quant à nous jeunes filles, jeunes et adolescents, nous nous engageons à être des modèles dans nos comportements pour contribuer à l’émergence de notre pays.

Je vous remercie.