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Un appui technique et financier de l’UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population, a permis d’ouvrir trois unités de santé de la reproduction des jeunes et des adolescents dans deux régions du pays

 

Yaoundé, Cameroun. L’hôpital régional de Bertoua, celui du district d’Abong-Mbang (région de l’Est) et l’hôpital régional de Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, disposent désormais de trois unités de santé de la reproduction destinés aux adolescents et jeunes.

Au Cameroun, les jeunes de 10 à 24 ans constituent 34,1% de la population. Près de 50% des filles et un peu plus de la moitié des garçons, âgés entre 15 et 19 ans, sont déjà sexuellement actifs. Ce qui les expose très facilement à des grossesses précoces, des maladies sexuellement transmissibles ou au VIH/sida.

Pourtant, malgré leur besoin d’informations, de conseils et de suivi médical, la plupart des jeunes et adolescents ont peur de se rendre dans les structures sanitaires classiques. C’est pourquoi l’initiative « youth friendly services », ou services adaptés aux jeunes, met à leur disposition des unités de santé de la reproduction leur permettant d’avoir un espace qui leur est dédié et un personnel formé pour les écouter, les conseiller, les orienter et répondre à leurs préoccupations relatives à la santé sexuelle.

Les jeunes apprécient les services adaptés
Depuis l’ouverture de ces unités de santé de la reproduction dans le pays, quelque 5 000 jeunes ont déjà pu bénéficier de ces services.

A Ngaoundéré, l’unité mise en place a ainsi permis de répondre aux besoins de plusieurs jeunes filles, élèves et étudiantes à l’instar de Rassidatou Hamadou, 23 ans, étudiante à l’université de cette ville. « On s’y sent en confiance. C’est un endroit où nous n’avons pas honte ni peur de parler des problèmes liés à la santé de reproduction. En plus, les brochures et les dépliants que nous recevons gratuitement nous informent sur les moyens d’éviter les maladies ».

A 16 ans, Tassa M. est élève au Lycée classique de Ngaoundéré et sa curiosité l’a dirigée vers l’hôpital régional où elle a « tout de suite aimé les causeries éducatives des mercredis après-midi ».
« A l’unité, les problèmes des jeunes sont abordés en toute confidentialité et dans une perspective de trouver des solutions spécifiques et adaptées. J’ai invité plusieurs de mes camarades à s’y rendre », ajoute-t-elle.

En plus des jeunes, l’initiative est bien accueillie par le personnel médical, comme le témoigne le Docteur Ngaroua, Conseiller médical de l’Hôpital régional de Ngaoundéré, « nous nous réjouissons d’abriter la première unité de la région. Lorsque l’idée de création a été proposée par l’UNFPA, notre hôpital a pris l’engagement d’offrir les locaux appropriés et a procédé par la suite à leur rénovation. Par ailleurs, nous avons affecté deux infirmières qui ont pu bénéficier d’une formation en santé de la reproduction des adolescents et jeunes avec le concours de l’UNFPA. Toutes ces actions traduisent notre engagement ferme de rendre disponibles les prestations de services conviviaux et adaptés aux jeunes de la ville de Ngaoundéré et de ses environs. »

Couvrir le pays entier pour se rapprocher des adolescents et jeunes 
En raison de la distance, de nombreux jeunes n’ont toutefois pas accès à ces services comme le regrette Rassidatou, « je fréquente l’unité de Ngaoundéré au moins deux fois par mois. Mes camarades qui vivent plus loin, n’ont pas cette chance », indique-t-elle.
C’est pourquoi, afin de se rapprocher au maximum des jeunes et adolescents, l’UNFPA a prévu l’ouverture de deux points de prestation dans les centres multifonctionnels de promotion des jeunes (CMPJ) de Bertoua, à l’Est, et Maroua, à l’Extrême-Nord du pays.

 

Par ailleurs d’ici 2017, le Fonds compte également ouvrir dans le pays 25 points de prestation offrant des services en santé de la reproduction des adolescents.

En attendant, en plus des hôpitaux régionaux de Garoua et Maroua, 8 hôpitaux de district des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord disposeront eux aussi d’une unité de services adaptés aux jeunes à raison de deux par région.
« Cela répond à la nécessité d’offrir un service complet de proximité comprenant information, écoute, conseils orientation et prise en charge minimale en fonction des cas », explique le chargé de programme jeunes et adolescents à l’UNFPA, Gabriel Tchokomakwa.