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Aujourd’hui, Journée mondiale de l’aide humanitaire, nous nous déclarons profondément solidaires des femmes, des hommes, des jeunes et des enfants qui sont victimes de situations d’urgence humanitaire partout dans le monde. Et nous saluons les agents de l’aide humanitaire qui s’efforcent de couvrir leurs besoins et de défendre leurs droits fondamentaux et leur dignité humaine.

 

 

Bertoua-Cameroon: En l’espace de six mois, 24 sages-femmes et maïeuticiens tout juste diplômés de l’école des sages-femmes de Bertoua avec l’appui de l’UNFPA ont amélioré les indicateurs de santé de la reproduction dans les établissements de santé accueillant les réfugiés centrafricains.

Depuis le début de la crise en République centrafricaine, on note une forte affluence des réfugiés dans la région de l’Est Cameroun. Estimée aujourd’hui à 128 000 parmi lesquels de nombreuses femmes en âge de procréer, des femmes enceintes, des adolescents et des jeunes, les réfugiés centrafricains ont contribué à augmenter la charge de travail au niveau des établissements de santé hôtes. Cette situation a rendu difficile l’accès aux services de santé maternelle et infantile, de santé de reproduction des adolescents et VIH/SIDA/IST, l’accès au service de planification familiale et fistules obstétricales. A ceci, s’ajoute un manque de personnel spécialisé en santé de reproduction à savoir, gynécologues-obstétriciens et sages-femmes.

En 2011, seulement 129 sages-femmes avaient été recensées au Cameroun, pour un besoin estimé à 5400, selon les normes internationales. Suite à ce constat, dix écoles de sages-femmes ont été créées à travers le pays par le ministère de la santé  avec l’appui technique et financier de l’UNFPA.

24 des 183 sages-femmes et maïeuticiens de la première promotion issue des nouvelles écoles et diplômée en 2014, ont été déployés par petits groupes dans les formations sanitaires qui accueillent les réfugiés de la République Centrafricaine vivant à l’Est.

Au bout de six mois, à savoir de Décembre 2014 à Mai 2015, on note une amélioration spectaculaire du taux de fréquentation des établissements de santé. De l’avis de Mr Yves Bertrand OYONGO Chef de Centre de Sante Intégré de Mbile, «Avec l’arrivée des sages-femmes, le nombre de femmes qui viennent pour les consultations prénatales est passé de 20 à 50 – 60 par mois et le nombre d’accouchement de 15 à 30-35 par mois et ce malgré la forte culture locale qui veut que les femmes accouchent à la maison.»

Par ailleurs, les réfugiés ont pu bénéficier d’une meilleure offre de service en termes de qualité. « Le taux de partogramme bien rempli a augmenté de façon significative dans les formations sanitaires où les sages-femmes travaillent au moins en duo. » explique le Dr Joseph Réné Boum, responsable du sous bureau de Bertoua dans la région de l’Est. Estimé à 32,14% en Décembre 2014, ce taux est passé à 63,64% en Mai 2015. Une  progression  justifiée par la qualité des services rendus  par les sages-femmes.

Les sages-femmes nouvellement formées ont pu acquérir plus d’aptitudes. 41% des accouchements, 62% des consultations prénatales et 35% des conseils en planification familiale ont été effectués par ces dernières. «J’ai eu l'opportunité de renforcer mes capacités en planification familiale, surtout en pose jadelle et injectable à cause de nombre plus élevé de réfugiés qui demandaient cette méthode» a déclaré OMGBA Murielle Calixte, sage-femme en service à l’Hôpital de district de Garoua Boulai, dans la région de l’Est.

Outre le renforcement des ressources humaines dans les établissements de santé autour des camps des réfugiés, l’appui de l’UNFPA a permis de renforcer la qualité des offres de services des établissements de santé à travers des dons en matériels et équipements . «L’assistance apportée par l’UNFPA aux réfugiés vivant dans la région de l’Est s’inscrit dans le cadre de la réponse humanitaire conjointe du Système des Nations Unies. Depuis le début de l’année 2015, 1 365 femmes réfugiées ont bénéficié des accouchements gratuits grâce aux kits obstétricaux prépositionnés dans les établissements de santé; 40 complications obstétricales y compris 8 cas de césarienne ont été pris en charge par les VNU ; 1 400 femmes enceintes ou allaitantes ont bénéficié des kits de dignité visant à leur assurer un minimum d’hygiène dans ces conditions difficiles. Des séances de sensibilisation ont été organisées afin d’informer les populations réfugiées sur les méfaits des violences faites aux femmesLe dispositif communautaire se renforce avec la formation et le déploiement des agents de santé communautaire (ASC) et du fonctionnement des « Espaces ados/jeunes » à l’effet d’assurer la mobilisation communautaire sur les thématiques de SR/VBG et la prise en charge spécifique des besoins en SR des adolescents et jeunes. » Dixit Gabriel Tchokomakwa, point focal des questions humanitaires à l’UNFPA Cameroun.

La formation et l’équipement fourni par l’UNFPA au profit des écoles de sages-femmes n’est qu’une partie d’un vaste programme visant à améliorer les ressources humaines en santé maternelle au Cameroun.